La région métropolitaine de Québec n’échappe pas aux impacts des aléas, ces événements imprévisibles d’origine naturelle ou causés par l’homme, comme les inondations, les glissements de terrain ou les feux de forêt. Le 29 avril prochain, les différents acteurs municipaux de l’aménagement du territoire et de la sécurité civile de la région se mobiliseront en vue de trouver des solutions concrètes pour une meilleure résilience territoriale lors d’une journée d’ateliers et conférences intitulée « Agir ensemble pour renforcer la résilience de notre territoire ».
Tant des urbanistes que des chefs pompiers et des directeurs de la sécurité civile seront réunis pour la toute première fois mettant ainsi à profit leurs expertises et leurs expériences professionnelles. Leur but : se doter d’une vision commune de la résilience territoriale, un enjeu incontournable pour notre région métropolitaine.
Pour le président de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQuébec), Bruno Marchand, il faut faire plus :
« Même si notre région a relativement été épargnée jusqu’à maintenant, nous ne sommes pas à l’abri. Comment nous adapter pour mieux rebondir face aux aléas ? Nous sommes déjà proactifs. Cependant, le contexte actuel des changements climatiques nous oblige à faire plus. Partout à l’échelle mondiale, nous constatons une hausse des sinistres. Un récent rapport de la GRC brosse un sombre portrait et prévient le gouvernement canadien qu’il doit se préparer à faire face à des sinistres plus fréquents et plus intenses. Il est de notre devoir d’agir ensemble pour nous y préparer. Si chaque dollar investi en prévention permet d’éviter six dollars en dommages résultant des sinistres, nous devons plus que jamais être prêts à rebondir. Les acteurs du territoire métropolitain sont prêts à agir dès qu’une urgence le commande, mais nous avons aussi le devoir de nous préparer en amont des crises ».
Une programmation diversifiée
Le vice-président de la CMQuébec, Gilles Lehouillier, abonde dans le même sens :
« Nous devons dès maintenant anticiper nos défis à l’échelle métropolitaine. Quels sont les risques ? Ceux qui affectent déjà notre territoire et ceux qui l’affecteront ? Quelles sont nos forces et nos vulnérabilités à l’échelle métropolitaine ? Par exemple les glissements de terrain sont un sujet important de préoccupation pour nos citoyens, particulièrement dans le secteur de Lévis ».
L’événement « Agir ensemble pour renforcer la résilience de notre territoire » mettra en lumière l’expérience des communautés ayant fait face aux incendies de végétation qui ont affecté le Québec à l’été 2023. Ce sera aussi l’occasion d’échanger avec des acteurs du monde municipal sur d’autres types d’aléas, comme les inondations, l’érosion des berges ou le transport de matières dangereuses. Il sera possible de réfléchir collectivement aux façons de rendre notre territoire, nos infrastructures, nos façons de faire et nos outils plus résilients.
En avant-midi, différents professionnels et chercheurs présenteront des projets inspirants en renforcement de la résilience territoriale. Ces conférences seront suivies d’un panel politique à laquelle participeront des élus municipaux des quatre coins de la province. En après-midi, les participants seront invités à réfléchir à l’avenir de la résilience du territoire métropolitain lors d’un atelier participatif.
Pour Sébastien Couture, préfet de la MRC de La Jacques-Cartier, il est temps de briser les silos :
« Nous avons eu nos lots de défis au cours des dernières années : inondations, pannes de courant majeures causées par des vents violents, feux de broussailles… Il est important de mettre en commun notre savoir et nos compétences à l’échelle métropolitaine pour mieux adapter nos milieux de vie pour protéger nos citoyens ».
Une région proactive
Au cours des dernières années, la CMQuébec a été proactive dans la région, et ce, à plusieurs chapitres. Différents outils nous permettent maintenant de protéger nos sources d’eau potable. Aussi, en partenariat avec le gouvernement du Québec, nous sommes actuellement à modéliser les zones inondables des différents cours d’eau sur notre territoire. De plus, nous débutons une étude sur le potentiel d’incendies de végétation sur le territoire afin d’avoir un portrait à jour de cet enjeu.
Plusieurs rencontres au sein de la CMQuébec ont eu lieu afin de mieux comprendre les vulnérabilités et tout le potentiel d’adaptabilité du territoire. Les conditions sont maintenant réunies pour identifier les mesures d’adaptation permettant d’atténuer les vulnérabilités et planifier les actions métropolitaines en ce sens, et ainsi, soutenir les acteurs municipaux sur le territoire métropolitain.
Pour le préfet de la MRC de La Côte-de-Beaupré, Pierre Lefrançois, le dossier de l’érosion des berges est particulièrement préoccupant :
« C’est un phénomène bien présent, nous l’observons depuis longtemps. La CMQuébec le documente depuis quelques années déjà ».
Lina Labbé, préfète de la MRC de L’Île-d’Orléans, renchérit :
« Cependant, il faut faire un pas de plus. Les aléas n’ont pas de frontière. Les changements climatiques nous obligent à davantage de concertation ».
Vers la résilience territoriale
Un territoire est davantage résilient lorsqu’il est capable d’anticiper, de réagir et de s’adapter à des perturbations diverses ou des événements imprévus. Les citoyens des différentes municipalités de la CMQuébec sont les premiers à subir les conséquences lorsque de tels sinistres se produisent, particulièrement ceux qui sont directement exposés aux inondations, aux glissements de terrain, à l’érosion côtière et aux feux de forêt.