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Le statu quo n’est plus possible

8 juin 2022

Ce constat s’est imposé lors du premier lac-à-l’épaule des élus de la CMQuébec, qui s’est tenu au Monastère des Augustines à Québec la semaine dernière. Lors de cette rencontre de réflexion, qui est une première, les élus ont échangé sur quatre enjeux prioritaires qui concernent l’avenir de la région : la conservation de l’eau, l’étalement urbain et la gestion de la croissance, la valorisation des milieux naturels et agricoles et la menace climatique.

D’ailleurs, ces discussions et le travail à venir s’inscrivent dans ce qui a été présenté dans la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire annoncée par le gouvernement du Québec.

Pour le président de la CMQuébec, M. Bruno Marchand : « Cette rencontre des élus de la CMQuébec marque un premier pas vers une plus grande concertation à l’échelle métropolitaine. Le statu quo n’est plus possible actuellement. Développer et aménager notre territoire comme nous le faisions il y a 30 et 50 ans est une avenue impensable. Ces échanges nous ont permis d’explorer ensemble des enjeux métropolitains et périmétropolitains en matière d’aménagement et de développement. Nous nous engageons dès maintenant à travailler de concert afin d’identifier des pistes de solution partagées par tous les élus métropolitains pour répondre à ces enjeux, notamment par la révision du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) ».

Eau

Au cours des dernières années, les élus de la CMQuébec ont démontré leur volonté de faire de l’eau une priorité à l’échelle de la région. La Vision métropolitaine de l’eau et les outils réglementaires sont l’aboutissement d’un consensus métropolitain et de plus de 10 ans de concertation. Cependant, force est de constater que les pratiques de développement actuelles ne permettent pas une pleine conservation de cette ressource. Les élus veulent faire un pas de plus et améliorer leurs pratiques de développement et d’aménagement du territoire en lien avec l’eau. L’accès aux berges et aux cours d’eau dans une vaste trame de parcs et corridors riverains est aussi apparu comme une priorité pour tous les élus.

 

Étalement urbain

Depuis plusieurs années, la consommation d’espace a crû plus rapidement que la population du territoire de la CMQuébec. Hormis la densification et la consolidation observées dans plusieurs milieux de vie sur le territoire, il s’avère que les déplacements automobiles à l’intérieur des limites du territoire de la CMQuébec sont toujours bien présents. De la même façon, les déplacements en provenance du territoire périmétropolitain sont croissants, alors que pour six municipalités dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec, au moins 50 % des résidents occupent un emploi sur le territoire de la CMQuébec. Quatorze autres municipalités démontraient une proportion de travailleurs occupant un emploi sur le territoire de la CMQuébec qui se situe entre 30 % et 50 %. De 2001 à 2016, nous avons observé une croissance de 120 % des navetteurs en provenance de ces territoires.

Les élus conviennent qu’il est essentiel d’aborder cet enjeu de façon solidaire en réfléchissant à des solutions innovantes pour contrer l’étalement urbain et en limiter les conséquences. Il importe d’abord d’être exemplaire sur notre propre territoire, notamment en n’agrandissant pas les périmètres régionaux sur le territoire de la CMQuébec, puis en amorçant un dialogue avec les municipalités périphériques et le gouvernement du Québec.

 

Milieux agricoles et naturels

La présence des milieux naturels amène de très nombreux bénéfices sociaux, environnementaux et économiques alors que le territoire agricole métropolitain offre des possibilités d’accroitre la sécurité alimentaire de la population. Malgré tout, l’urbanisation croissante des 10 dernières années a entrainé des pertes de zones agricoles et naturelles, et ce, malgré les intentions du PMAD. Les élus souhaitent mettre de l’avant une meilleure gestion de l’urbanisation et ils désirent s’engager activement pour renforcer la sécurité alimentaire, conserver et mettre en valeur le riche patrimoine naturel dont bénéficie la région.

 

Menace climatique

La région métropolitaine de Québec n’échappera pas aux impacts des changements climatiques. Ceux-ci sont nombreux et affectent déjà directement nos milieux de vie. Selon nos données préliminaires, en 2019, la région a émis 5,6 millions de tonnes de carbone. En contrepartie, nos espaces naturels ont la capacité d’en séquestrer 71 000 tonnes annuellement, ce qui démontre un déficit évident. Actuellement, notre façon de développer notre territoire est inadaptée à cette menace. Nous avons une responsabilité collective en matière d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques.

Faisant suite à cette rencontre, les élus de la CMQuébec ont convenu de construire sur les avancées du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de 2012, tout en faisant un pas de plus collectivement. Ils souhaitent maintenant identifier des solutions audacieuses qui sauront rallier le plus grand nombre de gens possible et se doter de cibles claires en matière d’émissions des GES.