La consommation prend une part importante de notre vie. En tant qu’être humain, nous devons répondre à nos besoins primaires pour vivre sainement. Par contre, lorsque notre consommation surpasse nos besoins réels, la surconsommation s’installe. Qu’arrive-t-il avec ces matières une fois consommées? Les ressources naturelles s’épuisent et les préoccupations environnementales sont omniprésentes. Une transition vers un nouveau modèle économique est donc une opportunité à saisir! L’économie circulaire est un modèle qui est de plus en plus abordé en gestion des matières résiduelles afin de repenser et d’optimiser l’utilisation de nos ressources à toutes les étapes du processus de transformation et de consommation.
Dans le modèle économique actuel nommé « linéaire », on extrait les ressources naturelles en grande quantité, on les transforme, on les distribue, on les utilise puis on les élimine. Cette manière de faire repose sur une importante consommation des ressources et génère une quantité impressionnante de déchets, des étapes de production ’à la consommation. D’ailleurs, saviez-vous que 58 % de la nourriture produite au Canada est jetée ?
En quoi consiste l’économie circulaire ?
L’économie circulaire est un système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités. Bref, il maximise l’utilisation des ressources qui circulent dans nos sociétés en leur offrant une deuxième vie!
Ce modèle économique repose sur un ensemble de stratégies d’affaires qui permettent de réduire la quantité de ressources vierges consommées et d’optimiser leur utilisation. Les conséquences positives sont nombreuses. Elles permettent à la fois de réduire la pression sur les ressources, d’accroître le PIB, de créer des emplois locaux et de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.
Un projet mobilisateur
En juin dernier, la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) a adopté une entente avec le Conseil régional de l’environnement (CRE) Capitale-Nationale visant à diminuer la quantité de matières résiduelles éliminées et de recycler au moins 70 % des matières résiduelles sur le territoire. Cette entente vise à verser une aide financière au CRE-Capitale Nationale pour supporter un projet d’intégration du modèle d’économie circulaire.
Le projet, qui sera entamé cet automne par le CRE Capitale-Nationale, se déroulera en deux phases. La première vise à repérer les matières générées sur le territoire de la CMQ Rive-Nord qui présentent des problématiques de gestion pour les entreprises. La deuxième permettra d’évaluer la quantité de matière qui représente une ou des problématiques de gestion, de repérer les solutions pour ensuite développer un plan de tri et de collecte adapté.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles de la CMQ Rive-Nord 2016-2021 (PMGMR). Cette planification fixe les grands enjeux métropolitains, les grandes orientations et les objectifs à atteindre en matière de réduction à la source, de réemploi, de recyclage, de valorisation et d’élimination des matières résiduelles. La CMQ, en concertation avec les acteurs du milieu, a identifié 36 mesures pour atteindre ses objectifs.
Des entreprises inspirantes
Plusieurs entreprises de la région ont déjà emboité le pas en adoptant ce nouveau modèle d’affaires.
La distillerie de Québec utilise un sous-produit de SG Énergie, la glycérine, pour la fabrication de son nettoyant antiseptique pour la peau, la Formule 47, afin de supporter les enjeux de salubrité face à la menace du COVID-19. Également, cette même entreprise transforme un miel ayant surchauffé de la miellerie Prince-Leclerc et l’utilise pour la fabrication d’alcool.
Nutrivore récupère les restants alimentaires dans un restaurant Cora déjeuner pour alimenter son élevage d’insectes. De plus, elle vend son résidu industriel à une entreprise pour en faire la fabrication d’engrais naturel.
Le Port de Québec a utilisé les déblais d’excavation et le compost issu de matières organiques provenant de la Ville de Québec et d’Englobe pour fabriquer un terreau servant à l’engazonnement du stationnement du Ström spa.
L’entreprise B.I.O Technologies récupère les résidus alimentaires provenant d’entreprises à proximité (drèche de bières de microbrasseries, restants alimentaires de restaurants, fraises non consommées d’agriculteurs, etc.) pour nourrir des larves de mouches. Elles transforment ces restants alimentaires en compost et en engrais naturel. Puis, ces larves sont réduites en poudre pour produire une farine d’insecte qui sera intégrée dans la nourriture des animaux domestiques.
Le Spa Nordique utilise la biomasse forestière (résidus forestiers) pour chauffer ses bains et son établissement. Ce système de chauffage permet de valoriser des résidus qui auraient été normalement éliminés.