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S’approvisionner en eau potable à l’ère des changements climatiques

10 mars 2021

Saviez-vous qu’au Québec, 70 % de la population s’approvisionne des eaux de surface, c’est-à-dire des rivières, des lacs ou du fleuve Saint-Laurent ? Bien qu’elles soient nombreuses dans la province, l’eau qui en découle n’est pas répartie uniformément sur le territoire durant l’année. La preuve : par le passé, des épisodes de chaleur ont provoqué une baisse des cours d’eau au moment où la demande était la plus forte. Les étés de 2002 et 2010 dans la région de Québec sont des exemples parlants.

Quel pourrait être l’impact des changements climatiques sur la disponibilité en eau ?

Dans le but de répondre à cette question, la Communauté a mandaté, au printemps 2016, l’organisme Ouranos afin d’évaluer concrètement la vulnérabilité des systèmes d’approvisionnement en eau potable des villes du territoire de la CMQ qui s’alimentent à partir d’eaux de surface, et ce, dans une perspective de changements climatiques. Dans un horizon 2021-2050, cinq villes ont été analysées afin de connaître les répercussions des changements climatiques sur leur disponibilité en eau. Chaque prise d’eau en rivière des villes de Québec, de Lévis, de Boischatel, de Château-Richer et de Beaupré a été évaluée selon des critères opérationnel, hydrologique et environnemental.

Les conclusions de cette étude confirment que la vulnérabilité n’est pas répartie de manière égale sur tout le territoire. Les municipalités de la Côte-de-Beaupré et la ville de Lévis sont très peu à risques. La situation est bien différente du côté de la Ville de Québec. En effet, les analyses confirment que « le potentiel d’approvisionnement offert par la rivière Saint-Charles est présentement atteint »,  appuyant les observations de Villeneuve et al. (2002) par le passé. La demande grandissante en eau, doublée de la fréquence des baisses périodiques des cours d’eau, augmentent considérablement la pression sur la rivière Saint-Charles. Au cours des 30 prochaines années, la probabilité de subir une pénurie d’eau potable pourrait doubler, bien que cette éventualité demeure relativement faible. Malgré la hausse probable de leur fréquence, ces épisodes ne seraient pas plus longs ou plus intenses. Par contre, même de quelques jours, une pénurie d’eau potable représente une problématique et un coût important pour la collectivité. Et c’est sans compter les autres aléas découlant des changements climatiques qui pourraient s’y ajouter.

Sommes-nous prêts à surmonter ces défis ?

Plusieurs pistes de réflexion ont été amorcées. Parmi les suggestions les plus pertinentes, la réduction de la consommation apparaît comme une solution simple, mais efficace. Par exemple, les programmes d’économie d’eau potable, la tarification de l’eau et la subvention pour l’achat d’équipements à faible consommation d’eau peuvent présenter des solutions intéressantes. La Stratégie québécoise de l’eau potable, qui, depuis 2013, a contribué à la réduction de la consommation d’eau potable des Québécois de 26 %, encourage la mise en place de tels usages. Plus que jamais, il importe de poursuivre en ce sens. De plus, nous sommes d’avis qu’une meilleure gestion de l’offre passant par une réduction des fuites en réseau d’aqueduc est essentielle, tandis que de nouvelles interconnexions entre ces réseaux sont souhaitables.

En somme, des solutions faciles d’exécution peuvent être mises en place pour réduire la consommation de l’eau, limiter le gaspillage et diminuer la pression sur les sources d’eau. La protection des sources d’eau à l’ère des changements climatiques représente un défi que chacun peut relever. Il s’agit d’une grande responsabilité, car l’eau, c’est la vie !