Les paysages et l’occupation autochtone

Au fil des siècles, les hommes ont façonné les paysages de la CMQ en relation avec l’histoire, les traditions et les modes de vie, propres à chaque époque pour créer les paysages d’aujourd’hui. De nombreux héritages s’inscrivent dans les paysages de la CMQ et peuvent être associés soit à l’occupation autochtone, au régime français pendant le 17e siècle, au régime anglais pendant le 18e, au 19e siècle ou à la période de modernité.

Pour chaque période, sont abordées les principales transformations et les grandes permanences paysagères qui lui sont propres. Toutefois, peu d’informations permettent de cerner l’influence de l’occupation autochtone sur les paysages de la région de Québec. Ces informations sont surtout révélées grâce à de nombreux sites archéologiques, répartis sur le territoire.

L’occupation autochtone jusqu’aux débuts de la colonie

Avant l’arrivée des Européens dans la région, des Amérindiens de langue iroquoienne occupent des lieux propices à des campements saisonniers, à des villages semi-permanents ou à des sites de pêche, le long du fleuve et de rivières comme la Saint-Charles ou la Chaudière. La rivière Chaudière a été particulièrement importante pour les peuples autochtones établis sur la rive sud comme lien vers les États-Unis. Il y a 10 000 ans, le fleuve est une mer dont les abords servent à la chasse aux mammifères marins. La colline de Québec et les crans rocheux près des ponts correspondent à des îles sur lesquelles poussent de majestueux pins. L’ensemble de la région est couvert par un vaste paysage forestier.


Pour en savoir plus
Des sites archéologiques attestent leur présence il y plus de 10 000 ans près de l’embouchure de la rivière Chaudière, correspondant à la plus ancienne occupation humaine connue de la vallée du Saint-Laurent. D’autres sites archéologiques remontent à environ 6 000 ans sur la côte de Beaupré, ou à 5 000 ans sur l’île d’Orléans ou dans la Jacques-Cartier. Des vestiges archéologiques ont aussi confirmé leur présence au pied du cap Tourmente et du cap Diamant.


Le village de Stadaconé lors de l’hivernage de Cartier en 1535

Le boisé Tequenonday, accessible depuis la promenade Samuel-De Champlain, constitue un des derniers témoins de la forêt majestueuse le long du fleuve avec la présence d’une ancienne pinède blanche. On y trouve aussi des vestiges archéologiques, témoins de la présence amérindienne datant de 3 000 à 6 000 ans avant notre ère.

La Jacques-Cartier sert de territoire de chasse, de pêche et de cueillette de petits fruits. Elle est sillonnée de sentiers dont un sentier principal sert de communication vers le lac Saint-Jean, communément appelé le Sentier des Jésuites aujourd’hui.

Outre les riches vestiges archéologiques, les traces de l’occupation autochtone s’inscrivent principalement dans divers toponymes dans la région.

La toponymie de divers lieux, issue de la langue iroquoienne, ponctue les paysages de la région. Les autochtones appelaient la rivière Saint-Charles, Kabir Kouba, la rivière aux milles méandres, dont témoigne le nom de la chute sur cette rivière près de Wendake. S’y ajoutent à Lévis les noms Taniata qui signifierait peuplier et Harlaka ou Arlaka faisant allusion à un territoire de chasse qui appartiendrait au premier arrivé.[1] Quant au nom de la rivière Etchemin, ce dernier constitue un dérivé du mot abénaquis « ÉTÉMANKIAK » signifiant « Terre de la peau pour les raquettes »[2]. Le plus connu est certainement celui de Québec ou Kebeq qui signifie « Là où c’est bouché, détroit »[3].